Qui était Alzheimer ?
Le nom de cette maladie provient du médecin qui s'est intéressé en premier à ses symptômes. Aloïs Alzheimer, né le 14 juin 1864 à Markbreit en Allemagne et décédé le 19 décembre 1915 à Breslau à l'âge de 51 ans, était un psychiatre et neuropathologiste bavarois, connu pour avoir décrit, en 1906, la maladie qui porte aujourd'hui son nom.
Après avoir effectué ses études secondaires à Aschaffenburg, il poursuit des études de médecine à Berlin, Tübingen et Wurtzbourg, où il soutient en 1888 une thèse portant sur les « glandes productrices de cérumen ».
En décembre de la même année, il devient médecin à l'asile municipal pour les maladies mentales et l'épilepsie de Francfort-sur-le-Main. Là, il collabore avec le psychiatre Emil Sioli, directeur de l'établissement, et le neurologue Franz Nissl. Ensemble, ils examinent l'anatomie normale et pathologique du cortex cérébral et publient six volumes entre 1909 et 1918. Alzheimer se lie également à Emil Kraepelin, qui devient un de ses mentors.
LE CAS D'AUGUSTE DETER
Auguste Deter (16 mai 1850 - 8 avril 1906), souffrant de démence, est admise à l'hôpital de Francfort le 25 novembre 1901. Elle est suivie par le Dr Alzheimer jusqu'à sa mort.
Face au coût élevé de l'hospitalisation, son mari envisage de la transférer dans un établissement moins cher. Aloïs Alzheimer négocie son maintien à Francfort en échange de la possibilité de pratiquer une autopsie cérébrale à Munich après son décès. L'autopsie révèle des anomalies qui deviendront caractéristiques de la maladie : les plaques amyloïdes et la dégénérescence neurofibrillaire.
Le 3 novembre 1906, lors de la 37e conférence des psychiatres allemands du Sud-Ouest à Tübingen, Alzheimer décrit pour la première fois les symptômes de la dégénérescence corticale et présente l'analyse histologique du cerveau d'Auguste Deter.
Par la suite, d'autres médecins, dont Fisher en 1907, Bonfiglio en 1908, et Perusini en 1909, réexaminent le cerveau de Deter et confirment la découverte d'Alzheimer. C'est finalement Emil Kraepelin, psychiatre de renom et directeur de la chaire de psychiatrie à Munich, qui propose en 1910 de nommer cette forme de démence en l'honneur de son collègue : Aloïs Alzheimer.
